Commentaire à chaud #17 | Débats et tours de passe-passe

Kid_with_the_press_transLes tours de passe-passe dans les polémiques et les débats publics m’agacent énormément, d’où qu’ils viennent (c-à-d, de gauche, de droite, du centre, d’en-haut ou d’en-bas). Par là, j’entends les petites tricheries, notamment de langage, devant permettre à celui qui les utilise de ne pas se prendre la tête à chercher des contre-arguments à opposer à ceux de l’autre camp. Ce n’est pas seulement malhonnête, et donc condamnable en soi, mais en plus, c’est généralement totalement contre-productif, puisque l’autre peut facilement retourner la tactique à son avantage. On a droit à un exemple flagrant avec le comportement de Laurent Joffrin (LJ), Directeur du Nouvel Observateur (Nouvel Obs), dans le contexte de la polémique autour de la menace prononcée par Marine Le Pen (MLP) à l’encontre de tous ceux qui oseraient qualifier publiquement le Front National (FN) de parti d’extrême-droite. Dans ce cas, on a eu droit à double tour de passe-passe, qui permettra probablement à MLP et au FN de poser en sempiternelles victimes de l’establishement politico-médiatique parisien. Continue reading

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Au fil de mes lectures #17 | Peut-on censurer au nom des faits et de la rigueur intellectuelle?

Science_Set_TransLe blog Passeur de Science, sur la plateforme du Monde, propose un billet abordant un problème lancinant pour tous les blogueurs rencontrant un minimum d’écho ou même tout profil un tant soi peu populaire sur les réseaux sociaux: la tolérance d’opinions fondées sur la mauvaise foi, la manipulation, voire le mensonge, est-elle contre-productive et mène-t-elle au triomphe des idées fausses? Dit autrement, doit-on tolérer les “trolls” et leurs pseudo-anticonformisme ou bien faut-il les censurer? Ou encore, est-il utile de passer un temps fou à rectifier leurs propos pour éviter de laisser des propagandes souvent mensongères sans réponse? Si Pierre Barthélémy inscrit sa réflexion dans le cadre stricte de publications scientifiques pour le grand public, la même question peut effectivement se poser à tout un chacun qui essaie de diffuser des analyses rigoureuses et honnêtes, basées sur des données factuelles, avérées et vérifiables.

Apparemment, la justice a décidé de se montrer particulièrement minutieuse avec Caroline Fourest et Fiammetta Venner. En effet, sur les 4 points qui ont été retenus des 14 sur lesquels le FN et les Le Pen les poursuivait, il n’y en a qu’un seul sur lequel on peut considérer qu’il y avait matière à calomnie: celui concernant l’éducation des filles de Jean-Marie Le Pen. En effet, même si cette allégation venait de la même source que d’autres qui n’ont pas interpellé le juge, il n’est pas possible de vraiment la vérifier. Or, il vaut mieux pouvoir démontrer de manière solide ce genre de propos qui peuvent effectivement nuire à la réputation d’une personne, voir de sa famille, ou ne pas les publier. Même s’ils avaient déjà été publiés par le passé et n’avaient, alors, pas fait l’objet d’un jugement.  De plus, si on lit l’ensemble du livre, d’une certaine manière, cette affirmation n’est pas vraiment pertinente et la retirer ne retrancherait rien au reste du livre. Des trois autres points conservés par le jugement, l’un (concernant l’ex-mari de Marine Le Pen) est franchement anecdotique et les deux dernières (sur l’histoire des liens entre les Le Pen et des proxénètes et le fait divers avec les policiers) reposent sur une nuance si fine qu’il faut être un avocat particulièrement pointilleux pour les repérer. Continue reading