
Affiche de campagne pour l’initiative “Financer l’avortement est une affaire privée”. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
Comme annoncé dans mon billet précédent au sujet de l’initiative “Financer l’avortement est une affaire privée”, voici le résultat de ma vérification des allégations avancées par les initiants d’une part et par leurs opposants d’autres parts. Je suis tentée de présenter d’abord les résultats concernant les propos des adversaires de l’initiative, mais comme j’ai décidé de suivre l’ordre d’enchaînement des événements, je pense qu’il est plus logique que je commence avec les arguments des initiants.
Et il faut le dire, ce n’est pas vraiment brillant. Si on ne peut parler de mensonges éhontés, on a pas mal d’affirmations complètement gratuites ou alors accompagnées de vagues références généralement incomplètes, ce qui fait que l’on a du mal à remonter jusqu’aux sources. Je me suis rendue compte qu’une partie de leur argumentaire consiste en copiés-collés bâclés de textes publiés dans leur magazine de campagne, édité depuis 2011, ce qui fait que l’on a des renvois numérotés ou textuels qui flottent dans le vide. Les initiants semblent aussi faire de nombreuses confusions qu’ils ne paraissent pas particulièrement pressés de clarifier, notamment dans leur usage de sources scientifiques. De toute évidence, ils ont besoin d’argument d’autorité. Le problème, c’est que tout ce qui sort de la bouche d’un scientifique n’est pas forcément scientifique.
N.B.: Les textes en gras dans les citations des arguments sont ceux des initiants.
Argument 1:
Faire baisser les coûts et éviter 1000 avortements
8 à 20 millions de francs, c’est ce qu’on dépense chaque année pour la mise en œuvre des avortements.
Mais les coûts indirects, nettement plus élevés et induits par des troubles psychiques générés par l’avortement ne sont pas encore pris en compte dans ce calcul
En 2009, une méta-analyse (combinaison de 38 analyses US) de l’Institut Guttmacher, New-York, a conclu que les avortements se réduisent d’un quart s’ils sont financés de manière privée.
En Suisse, on escompte une réduction d’environ 10% (pour 11 000 avortements en 2011). Ce qui alourdit le chiffre est ici en particulier la grande proportion, d’environ 50%, d’avortements pratiqués par la population étrangère en Suisse.
Et ça commence mal, parce qu’on se demande effectivement d’où vient cette fourchette de 8 à 20 millions, qui représente quand même un saut du simple au double. En fait, comme le montre un article du Temps, les initiants prennent en compte la somme de 20 millions, qui constituait le coût total des IVG remboursées par la LAMAL en 2009. Or, d’après l’Office fédérale de la santé publique, le coût annuel de l’avortement est actuellement de 8 millions de francs pour la LAMAL (soit 0,03% des 26 milliards de francs dépensés chaque année par la LAMAL). En effet,il apparaît que non seulement le nombre d’IVG a continué de diminuer, mais en plus, elles se font de plus en plus tôt au cours de la grossesse, ce qui signifie que le recourt à la méthode médicamenteuse à bondi de 10 points pour atteindre 67% des interventions en 2012, ce qui réduit son prix de 1000CHF (pour les méthodes chirurgicales – 33% des cas) à 600 CHF. Du coup, un certain nombre de femmes avortant se retrouvent alors à payer ce coût de leur poche. Cela s’explique par le fait qu’avant de pouvoir prétendre à un remboursement, un patient doit d’abord s’acquitter de sa franchise annuelle, dont la palette va de 300CHF pour les plus basses à 2500CHF pour les élevées, ainsi que d’une quote-part fixe de 700CHF imposée à tous les assurés. Cela signifie que si la femme désirant avorter est autrement généralement bien portante et n’a que peu recourt aux prestations médicales, elle se retrouve déjà à devoir payer la quasi-intégralité de son IVG.
Concernant les coûts indirects, à ce stade de l’argumentaire, les initiants se contentent d’affirmer sans apporter la moindre référence, comme s’il allait de soi que chaque femme qui avorte subit un traumatisme nécessitant une longue et coûteuse prise en charge psychosociale.
Pour ce qui est de la méta-analyse réalisée par le Guttmacher Institute supposée démontrer que le nombre d’avortement baisse à partir du moment où il n’est plus remboursé par la collectivité, on nage en plein argument d’autorité irrecevable. En effet, il semble que les initiants ont compris complètement de travers ce rapport portant sur l’impact des restrictions de financement des IVG aux USA. Du coup, ils lui font dire ce qu’il ne dit pas.
Primo, il n’y est fait mention nulle part de financement privé, mais bien de suspension des remboursements, sans aucune précision sur les autres possibilités d’aides financières. En gros, il se pourrait donc que les femmes n’ayant pas les moyens d’avorter normalement soit mènent leur grossesse à termes et se retrouvent avec un enfant non-désiré, soit ont recours à des praticiens prêts à leur proposer des prestations moins chères, mais aussi dans de bien moins bonnes conditions.
Deuxio, la méta-analyse souligne les nombreuses failles des études répertoriées, notamment dans leurs méthodes statistiques qui se basent souvent sur des données incomplètes et pas toujours comparables d’un état américain à l’autre. En gros, il n’est pas possible, comme le relate d’ailleurs l’étude de Zimmerman, Levine et Tranor, pourtant cité par les initiants dans leur brochure de mars 2011 (comme quoi, ils ont vraiment du mal à comprendre les études scientifiques), de conclure à une relation certaine de cause à effets entre la suppression des remboursements de l’avortement par les “caisses” maladie américaines (MEDICAID) et la baisse du nombre d’avortements.
Du coup, on se demande bien sur quoi les initiants basent leur projection d’une réduction des avortements de l’ordre de 10% grâce à leur initiative ! Surtout que les USA ne sont pas vraiment la Suisse et que les circonstances socio-culturelles et économiques n’ont rien de comparables avec la Suisse. Dit autrement, autant comparer des pommes et des bananes!
Argument 2:
Voulons-nous, hommes ou femmes, être complices?
Aujourd’hui nous sommes dans l’obligation de cofinancer l’avortement par le biais de nos primes d’assurance maladie obligatoire. La plupart des gens, quant à eux, n’avorteraient jamais – et ne veulent donc pas non plus être contraints de cofinancer les avortements d’autrui.
Grâce à cette initiative populaire, vous avez maintenant le choix: dites OUI à l’initiative populaire, et sortez du cofinancement des avortements. Car quiconque refuse cette initiative populaire se déclare ainsi d’accord pour cofinancer à l’avenir des avortements par le biais de ses primes d’assurance maldie obligatoire.
Ceux qui refusent cette initiative seraient “complices”?? En général, le terme complice est utilisé pour désigner une personne qui participe directement ou indirectement à un crime. Or, du fait de l’indécision généralisée sur le statut de l’embryon et du fœtus, on ne peut qualifier l’avortement de crime ou même de délit, et donc les autres assurés qui participent au remboursement des IVG de “complice”! Cet argument est donc, pour rester poli, franchement gonflé.
De plus, prétendre que ce texte donnerait un “choix” relève alors carrément de l’arnaque intellectuelle. En effet, l’usage de ce terme peut donner faussement l’impression qu’il s’agit pour chacun de décider en son âme et conscience de co-financer ou pas les IVG par ses contributions au pot commun des caisses d’assurance-maladie. La réalité est que si l’initiative est acceptée, ce ne sont pas seulement les gens que l’avortement révulsent qui “sortiront du cofinancement des avortements“, mais aussi tous ceux qui sont en faveur du droit des femmes à l’autodétermination! De fait, le but est bien d’imposer, par le jeu de la démocratie, une décision morale personnelle à l’ensemble des assurés.
Argument 3:
Des coûts indirects très élevés
De graves troubles psychiques sont fréquemment la subi un avortement. conséquence résultat des avortements. C’est ce que prouve la plus grande étude1 jamais réalisée sur le sujet (voir diagramme). Le risque de souffrir d’angoisses, de dépression, d’addiction à l’alcool ou aux drogues ou encore de pensées suicidaires après un avortement est considéré comme modéré à important. Les coûts indirects (coûts médicaux et médicamenteux, frais de séjour dans des cliniques psychiatriques, frais de sevrage à l’alcool ou aux drogues) dépassent largement les coûts directs de l’avortement.
Ici, on est confronté à un problème de présentation sur le site des initiants. En effet, les références à l’étude mentionnée se trouvent dans la brochure des initiants dont ce texte est un copié-collé (y compris le numéro pour la note en bas de page et le renvoi à un diagramme qui n’est pas reproduit sur leur site web). Cela sent l’amateurisme à plein nez. Je les ai finalement retrouvés dans le numéro de mars 2012 de la publication du comité. Il s’agit d’une méta-analyse menée par Priscilla K. Coleman et publiée dans le British Journal of Psychiatry en 2010.
A peine avais-je mis le nom de Coleman et de la revue scientifique dans Google, que le moteur de recherche me sortait immédiatement plusieurs résultats de sites mettant sérieusement en doute le bien-fondé des conclusion de cette étude, notamment une page Wikipédia pour l’auteur et la page de l’article en question, qui est disponible en open access, probablement parce qu’il s’est attiré une rafale de réactions très critiques de la méthodologie utilisée.

Capture d’écran pour la recherche sur Google.fr avec les mots-clé priscilla coleman british journal of psychiatry le 25.01.2014, 18:31.
En effet, la majorité des réactions sont négatives, pointant divers défauts rédhibitoires dans la manière dont les études ont été sélectionnées pour la méta-analyse, les modalités de comparaison entre elles et des confusions statistiques en tous genres. Il lui est notamment reproché de ne pas tenir compte de multiples facteurs sociaux, comme le niveau socio-économique des femmes ayant pratiqué un avortement ou encore leur environnement culturel. De fait, les sentiments de honte et de culpabilité ne viennent pas forcément, comme le voudraient les opposants à l’avortement, de l’impression d’avoir commis un meurtre, mais probablement plutôt du regard de l’entourage et de la société. Il apparaît aussi qu’elle et ses collègues sont les auteurs de près de la moitié des études sélectionnées pour cette revue de la littérature scientifique sur le sujet, ce qui implique un conflit d’intérêts évident. Or, plusieurs des critiques attirent notre attention sur le fait que Coleman aurait passé une partie de sa carrière à tenter de confirmer un à priori sur le mal-être profond que les femmes développeraient forcément en lien avec l’avortement. Enfin, les résultats de sa méta-analyse n’ont pas pu être répliqués, ce qui signifie que cette étude ne peut pas être présentée comme représentant un quelconque consensus scientifique sur ces questions. D’autres réactions, dont celle des chercheurs du Guttmacher Institute (oui, le même institut cité plus haut par les initiants comme référence d’autorité soutenant leur argument sur le bien-fondé de la privatisation des remboursements de l’IVG), reprennent les mêmes reproches.
Cela signifie que les initiants ne peuvent se baser sur un tel article pour prétendre qu’il serait donc scientifiquement prouvé que l’avortement augmente aussi gravement les risques de dépression et d’autres pathologies socio-psychiatriques (alcoolisme, addiction aux narcotiques, suicides, comportements dangereux, etc.)
Argument 4:
Le financement de l’avortement – une question de solidarité?
On ne doit obliger personne à être, contre sa conscience, solidaire du financement du meurtre d’enfants à naître. C’est cette question de conscience qui marque la limite de la solidarité. C’est donc pour cette raison que les avortements ne doivent pas être obligatoirement financés. Les femmes qui envisagent l’avortement comme une possibilité peuvent souscrire une assurance complémentaire pour 2 à 3 francs par mois.
Contrairement à ce qu’on entend fréquemment, le financement privé de l’avortement ne conduit pas les femmes à se rendre chez des avorteurs pratiquant dans l’illégalité. Depuis presque 40 ans, l’Autriche prouve que le financement privé des avortements ne conduit pas à des avortement illégaux.
De nouveau, on ne sait pas trop quelles données les initiants utilisent pour évaluer le coût supplémentaire que les femmes prenant une assurance privée pour couvrir le remboursement de leur éventuel avortement devraient payer mensuellement. De plus, on voit d’ici ces parents se sentir obligé de devoir contracter une assurance privée “spéciale IVG” pour leurs filles dès qu’elles deviennent sexuellement actives, i.e., en moyenne, vers 17 ans! Et pourquoi pas aussi une assurance privée pour l’accouchement? Après tout, la grossesse n’est pas une maladie non plus et je ne vois pas pourquoi les femmes stériles ou les femmes n’appréciant pas l’idée de procréation devraient être obligées de se montrer solidaires vis-à-vis de leurs concitoyennes!
Par contre, pour ce qui est de la tendance des femmes à se rendre chez des avorteurs pratiquant dans des conditions déplorables en cas de restriction d’accès à l’IVG, il semblerait que les pronostics des initiants soient beaucoup trop optimistes. L’exemple de l’Autriche est à cet égard, particulièrement mal venu, puisqu’il semblerait que des gynécologues peu scrupuleux y pratiquent des avortements “low-cost” dans des conditions déplorables. C’est ainsi qu’une quinzaine de femmes auraient eu de graves complications après avoir avorté dans de mauvaises conditions auprès d’une médecin de Vienne qui leur proposait une opération à moindre coût. De plus, il semblerait qu’il n’existe pas de statistiques fiables du nombre d’avortements dans ce pays, ce qui fait que l’on se demande sur quelles bases se fondent les initiants pour affirmer qu’il n’y aurait pas plus d’avortements illégaux.
Argument 5:
L’avortement comme préservatif gratuit?
Environ 50% de tous les avortements en Suisse sont faits par des étrangères résidant en Suisse. Alors qu’en moyenne, pour 1000 suissesses, chaque année 4,9 d’entre elles pratiquent un avortement, il y en, a en moyenne, pour 1000 étrangères, 12,0. On n’est pas loin de supposer que l’avortement est utilisé comme moyen gratuit de contraception. Là où la responsabilité personnelle et le principe du pollueur-payeur font défaut, la collectivité doit payer.
Petit problème: on ne sait de nouveau pas d’où ils tirent un tel nombre! En faisant une petite recherche, on se rend compte qu’à nouveau, les initiants mélangent allègrement plusieurs nombres. D’après un rapport de l’Office fédéral des Statistiques, les femmes étrangères comptent effectivement pour 55% des femmes qui avortent. Le taux de 12 avortements pour 1000 femmes étrangères semble être une sorte de moyenne entre des estimations concernant des femmes originaires de pays où la culture de la contraception est plus ou moins bien établie. Mais d’après l‘Union suisse pour la dépénalisation de l’avortement, qui base ses calculs sur les données de l’OFS et des sources hospitalières, le taux tourne en réalité plutôt autours de 9‰.
Ainsi, quand les initiants disent qu’on n’est effectivement pas loin de supposer que l’avortement est utilisé comme moyen gratuit de contraception, ils reconnaissent à demi-mot qu’en plus de ne pas être capables de lire des statistiques correctement, ils n’ont aucune idée des raisons qui peuvent pousser les étrangères à avorter. Ce qui ne les empêche pas de conclure complètement que ces femmes seraient des profiteuses qui feraient payer leur négligence à la collectivité.
Et bien, de mon côté, je ne suis pas loin de supposer que la forte présence de l’UDC dans ce comité n’est pas pour rien dans cette description de l’étranger assisté forcément roublard qui ne pense qu’à profiter de la générosité du pauvre petit Suisse naïf et bonne poire!
Pourtant, un petit tour du côté du planning familial et des associations qui viennent en aide aux femmes étrangères leur aurait apporté quelques réponses tout à fait plausibles et réalistes. Et leur aurait évité de passer pour de gros incultes dégoisant grossièrement sur des situations dont ils n’ont pas la moindre idée.
Ainsi, parmi les raisons futiles et ridicules qui peuvent pousser ces femmes soi-disant irresponsables à avorter on a, par exemple:
- Un accès moindre à l’éducation sexuelle (oui, cette éducation sexuelle que ces mêmes milieux veulent retarder autant que possible à l’école et réduire à au stricte minimum pour les adolescents) et aux informations sur la contraception
- Application de méthodes contraceptives peu sûres, comme le décompte des jours (qui sont celles généralement conseillées par les acteurs religieux….les mêmes qui s’opposent à l’avortement)
- La priorité accordée à la survie au jour le jour et à la recherche d’un travail alimentaire qui font baisser leur vigilance quant à leur santé sexuelle.
- Des situations socio-culturelles qui ne leur permettent pas de poursuivre une grossesse sans des risques réelles pour leur intégrité physique et psychique.
- Manque de moyens pour assumer un enfant non-planifié.
Argument 6:
OUI à l’initiative populaire «Financer l’avortement est une affaire privée»
- parce que les caisses d’assurance-maladie doivent sauver et soigner des vies, mais non financer le meurtre.
- parce que nul ne doit être contraint, contre sa conscience, de cofinancer des avortements.
- parce qu’avec un OUI, les primes d’assurance-maladie peuvent être allégées et le nombre d’avortements réduit.
Certes, les assurances ne remboursent pas des meurtres. Mais, surtout, elles se conforment aux définitions légales et médicales en vigueur. Or, les initiants, ainsi que les militants anti-avortement, sont les seuls à considérer que le fœtus (ou même un embryon) est une personne humaine disposant des mêmes droits qu’un enfant. Tant que le statut moral et légal des organismes vivants que sont l’embryon et le fœtus n’aura pas été décidé par nos sociétés, on ne peut simplement déclarer qu’un avortement est un meurtre. Il s’agit d’une conviction personnelle et les assurances n’ont pas à se soumettre à des opinions individuelles.
Mais, si les initiants veulent changer le fonctionnement de la LAMAL et en faire un système de prise en charge en fonction des opinions des assurés, soit. Allons-y! Mais alors, perso, je ne vois pas pourquoi je devrais payer pour les soins souvent très coûteux des gens qui développent des cancers des poumons à force de fumer, des cirrhoses à force de trop boire, de graves problèmes physiologiques et psychiatriques pour ceux qui se droguent, etc, alors que je ne fume pas, ne bois pas et ne me drogue pas. Et là, ça ferait des économies autrement plus conséquentes que le non-remboursement des avortements!
Ainsi, les seuls coûts des maladies liées au tabac pris en charges par les assurances sont de 1,5 milliards de francs par année! Or, les dépenses annuelles totales de la LAMAL sont de l’ordre de 26 milliards de francs. Cela signifie que les 8 millions de francs de remboursements de l’avortement représentent 0,03% du total, tandis que ceux des soins pour les maladies dûes au tabagisme constituent 0.6% du total, soit 20 fois plus! Du coup, ça remet quand même sérieusement en perspective les économies supposées que le déremboursement de l’avortement permettrait comparé, par exemple, au retrait des soins pour les maladies causées par le tabagisme des prestations de la LAMAL!
En conclusion
Les initiants semblent essayer d’utiliser une question économique pour faire passer plus ou moins clandestinement une conviction purement morale et idéologique. Les références soi-disant scientifiques qu’ils avancent pour justifier leurs allégations ou sont mal interprétées ou ne tiennent pas, pas plus d’ailleurs que celles concernant le traumatisme qu’encourrait chaque femme décidant d’avorter. Souvent, ils se contentent d’insinuations assez vicieuses, évitant ainsi de reconnaître directement qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent, mais leur permettant de stigmatiser certaines personnes, notamment les femmes étrangères, mais aussi, au passage, tous les opposants à leur initiative. Sous prétexte de donner un choix moral aux assurés, il s’agit en réalité d’imposer à tous, par le jeu de la démocratie, celui d’une partie d’entre eux désirant ne participer au financement que de certains soins. C’est donc évidemment la porte ouverte à une logique de financement à la carte et la voie vers la fin de la solidarité! Bref, on ne voit pas vraiment beaucoup de raisons d’accepter cette initiative!
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