
Scène de lavement au XVIIIe siècle. Museu Nacional do Azulejo, Lisbonne (Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Lavement#mediaviewer/Fichier:Clyst%C3%A8re_Museu_Nacional_do_Azulejo.JPG.). CC BY-SA 3.0
Après les dangers du WIFI sur la pousse du cresson (et par extension logique, sur la santé humaine, hein!) et la lithothérapie, la drammathérapie, l’aromathérapie, voilà qu’avant-hier matin, On en parle, toujours à l’instigation de Lydia Gabor, a décidé de faire spontanément de la publicité gratuite et spontanée pour une énième pseudo-médecine, à savoir….les cures de détoxification! Pour faire bonne mesure, les journalistes se sont quand même adressés à deux médecins. Problèmes: Ceux-ci ne servent que d’alibis symboliques. En effet, leurs considérations sont rapidement balayées, les journalistes se satisfaisant des réponses de Nathalie Sauthier, nutritionniste à l’Institut Kousmine, dont la plupart ne tiennent pourtant pas la route, ni d’un point de vue factuel, ni d’un point de vue logique! En gros, il n’y a aucune preuve scientifique de l’efficacité ou même de l’utilité de ce genre de cure, elle peut même être dangereuse pour la santé, mais parce qu’une invitée-témoin a affirmé que cela lui faisait du bien, on en déduit qu’il vaut quand même la peine d’essayer et, surtout, d’en parler. Et d’en parler favorablement, tout en laissant aux auditeurs le soin de faire eux-mêmes le tri parmi toutes les informations balancées en vrac, sans hiérarchisation, ni distinction de fiabilité et de vraisemblance, et de prendre leurs responsabilités. On en parle, mais VOUS en faites l’expérience à VOS risques et périls, et «On s’en lave les mains». Tant pis si les seuls à en retirer de vrais bénéfices sont les prestataires de services qui recommandent ces cures, lesquels sont rarement des œuvres de charité!
Edit du 23.05.2014: On en parle a relayé ma réaction à leur émission du 19.05.2014, apparemment, parce qu’une autre auditrice l’avait aussi commentée dans un sens similaire. Je ne suis cependant qu’à moitié satisfaite, dans la mesure où c’est plus le constat sur la détoxification (patamédecine) qui a été relevé, que la problématique qui me préoccupe vraiment ici, à savoir la difficulté des journalistes généralistes à aider le public à faire la distinction entre science et d’autres formes de connaissance, telle que la spiritualité, l’ésotérisme, etc., notamment lorsqu’elles essaient de se faire passer pour de la science ou pour une certaine science.